« Non seulement il tient à jeûner en dépit de la recommandation de son médecin traitant de ne pas le faire, mais en plus il arrête la prise de son traitement dès qu’il se sent un peu mieux ». Comme chaque période de Ramadhan ces dernières années, Amel s’inquiète pour son père, un octogénaire qui ne se conforme ni aux directives du praticien ni aux conseils de son entourage comme elle le fait remarquer.
« Il est âgé de 84 ans et il est hypertendu et vu son état, son médecin traitant lui recommande de ne pas observer le jeûne mais il refuse à chaque fois de suivre ses prescriptions. Il doit prendre ses médicaments trois fois par jour et à des heures fixes, mais rien n’y fait ». Le vieil homme a établi lui-même son programme : prendre ses médicaments avant le S’hor et au moment du Ftour. C’est-à-dire deux fois par jour et des prises espacées de 15 heures.
Il s’expose à des risques de complication de sa maladie non seulement en jeûnant et en espaçant les prises de son traitement mais également en s’abstenant d’en prendre parfois. « Quand il voit qu’il n’est pas fatigué, il ne prend pas ses médicaments, et lorsque nous nous alarmons et lui faisons remarquer qu’il met sa vie en danger, il nous répond qu’il sait ce qu’il fait et que nous ne pouvons pas être plus inquiets que lui-même pour sa santé. Il se montre coopérant avec son médecin traitant lorsqu’il est en face de lui, mais avec sa famille, il est autoritaire comme il l’a toujours été ».
Propos recueillis par Nadia Rechoud