Pendant des années, dès qu’on parlait d’autisme, y’avait un mot qui revenait en boucle comme une chanson en boucle sur une vieille radio : génétique. Comme si c’était le seul coupable dans l’histoire. Mais voilà qu’une étude vient secouer tout ça, et franchement, ça fait du bien de voir les choses autrement. Parce qu’à force de chercher la clé sous le lampadaire, on passe peut-être à côté d’autres trucs tout aussi importants… voire même plus.
D’après les chercheurs qui ont pondu cette étude toute fraîche, y’aurait pas que l’ADN dans la sauce. Le stress, le microbiote, les hormones, l’inflammation, même ce qu’on appelle l’épigénétique (c’est un mot compliqué pour parler des interrupteurs qui allument ou éteignent certains gènes) pourraient bien avoir leur mot à dire.
Et ça, ben c’est pas rien.
Le fœtus, cette éponge sensible à tout
Avant même de venir au monde, le p’tit bout de chou est déjà plongé dans une sorte de bain de signaux. Et là, on parle pas d’un spa bien chaud et relaxant. Non. On parle de stress, de pollution, d’hormones qui font n’importe quoi, de microbiote maternel un peu déréglé… Bref, tout un cocktail d’influences qui peuvent venir perturber le cerveau du bébé en pleine construction.
Le professeur Yehezkel Ben-Ari, qui a participé à cette recherche, balance carrément que “le rôle de l’environnement, surtout pendant la grossesse, est juste impossible à ignorer”. Et franchement, vu les preuves qu’ils alignent, on peut difficilement lui donner tort.
Stop au tout génétique, vive la vision globale !
Alors oui, la génétique joue un rôle. On va pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Mais réduire l’autisme à une histoire de gènes défectueux, c’est trop simpliste. Et surtout, ça nous empêche de voir tout le reste.
Parce que dans les faits, y’a un paquet d’enfants atteints de TSA (trouble du spectre de l’autisme) qui n’ont aucune anomalie génétique détectable. Rien. Nada. Leurs gènes sont clean comme un sou neuf. Alors on fait quoi ? On continue de chercher une aiguille dans une botte de foin, ou on regarde autour ?
Les chercheurs, eux, ont tranché : il est grand temps de changer de lunettes. Voir l’autisme comme un trouble multifactoriel, ça veut dire quoi ? Ben ça veut dire qu’il faut s’ouvrir à une approche plus large, plus humaine, plus ancrée dans la réalité.
Et l’intelligence artificielle dans tout ça ?
Là tu te dis peut-être : “Ok, c’est bien beau tout ça, mais concrètement, on fait quoi ?” Eh ben figure-toi que l’IA (ouais, l’intelligence artificielle, cette fameuse machine qui sait tout faire sauf faire du café) pourrait bien nous filer un sacré coup de main.
Pourquoi ? Parce qu’elle peut analyser des tonnes de données, détecter des patterns, faire des liens que nous, pauvres humains, on voit pas forcément. Et tout ça, pour quoi ? Pour détecter plus tôt les signes de l’autisme. Pour aider à poser un diagnostic plus rapide, plus fin, plus personnalisé. Et du coup, pour intervenir plus tôt.
Parce que ouais, plus on agit tôt, plus on peut aider les enfants à s’épanouir, à mieux vivre avec leurs particularités, à développer leurs talents. C’est pas une baguette magique, mais c’est un sacré levier.
Une prise en charge à revoir de fond en comble
Autre gros pavé dans la mare : la manière dont on prend en charge les enfants autistes. Là aussi, l’étude tape du poing sur la table. Si on considère que l’environnement joue un rôle crucial, alors faut pas juste se contenter de thérapies comportementales ou de médicaments. Faut aller plus loin.
Faut regarder ce que mange la maman pendant la grossesse. Son niveau de stress. L’exposition à des produits toxiques. La qualité de son sommeil. L’équilibre de son microbiote intestinal. Tout ça, ça compte. Et ça devrait être pris en compte, dès le suivi prénatal.
On parle pas de culpabiliser les parents, hein. Surtout pas. Mais de leur donner les bonnes infos, les bons outils, les bonnes conditions pour favoriser un développement harmonieux du bébé, dès les premiers instants.
C’est quoi un environnement « à risque » ?
Alors là, attention. On parle pas de vivre dans une grotte stérile au fond d’une forêt. Mais clairement, y’a des facteurs qu’on connaît déjà et qui peuvent foutre le bazar.
Le stress chronique, par exemple. Quand une femme enceinte est soumise à des tensions permanentes, son corps produit du cortisol à la pelle, et ça, ça traverse le placenta direct. Et hop, le cerveau du bébé reçoit un shoot d’hormones pas top.
Pareil pour les perturbateurs endocriniens. Ces petits malins qu’on retrouve dans certains plastiques, produits ménagers, cosmétiques, peuvent interférer avec le système hormonal de la maman… et du bébé aussi.
Le microbiote ? C’est l’ensemble des bactéries qui vivent dans notre intestin. Si celui de la maman est déséquilibré, ça peut influer sur le système immunitaire du fœtus. Et donc, potentiellement, sur son cerveau aussi.
Un appel à repenser la science (et notre manière de l’écouter)
Ce que cette étude dit entre les lignes, c’est aussi un truc plus profond : et si on arrêtait de compartimenter tout ? Le corps humain, c’est pas une série de pièces détachées. C’est un système hyper complexe, hyper connecté. Ce qui se passe dans le ventre de la mère peut avoir des répercussions des années plus tard.
Alors ouais, c’est flippant. Mais c’est aussi hyper porteur d’espoir. Parce que si on agit sur l’environnement, on peut p’tet limiter les risques. Prévenir. Accompagner autrement.
Faut sortir des cases, bosser main dans la main entre médecins, psys, chercheurs, sociologues, nutritionnistes. Bref, une vraie team pluridisciplinaire, qui regarde dans la même direction.
Et si on arrêtait de chercher “la” cause de l’autisme ?
Parce qu’au fond, c’est peut-être ça, le problème. On cherche “la” cause. Comme s’il suffisait de trouver le bon interrupteur à éteindre pour que tout rentre dans l’ordre.
Mais l’autisme, c’est pas une erreur. C’est une différence. Une façon d’être au monde. Et oui, elle peut être difficile à vivre, pour l’enfant, pour sa famille, pour la société. Mais elle mérite pas qu’on veuille la “corriger” à tout prix.
En comprenant mieux les multiples facteurs qui peuvent influencer cette différence, on peut mieux accompagner. Mieux soutenir. Mieux accueillir. Et ça, c’est pas juste une question de science. C’est une question d’humanité.
Nora S.