Journée mondiale du lupus: Journée scientifique au CHU Beni Messous

C’est sous le thème « Lupus 2025 : Porte d’entrée vers l’avenir » qu’est célébrée en ce 10 mai, la Journée mondiale du lupus, un slogan mettant en lumière l’espoir suscité par les avancées médicales et scientifiques dans le traitement et la compréhension de cette maladie auto-immune complexe qui touche environ 5 millions de personnes à travers le monde.
Dans ce cadre, le CHU Beni-Messous organise, le 11 mai, une journée scientifique consacrée au lupus, en partenariat avec l’Algerian Academy of Allergology and Clinical Immunology et la Société algérienne de pneumologie. L’événement aura lieu à la DAPM de Beni-Messous et réunira plusieurs experts nationaux autour de thématiques variées.
La journée s’ouvrira sur une présentation du risque cardiovasculaire chez les patients atteints de lupus, présenté par le Pr Boucelma, suivi d’un exposé du Pr Bengana sur les atteintes articulaires. Le Pr Zoubiri abordera les spécificités du lupus cutané, tandis que le Pr Gacem s’intéressera aux formes pédiatriques de la maladie. Une attention particulière sera portée aux marqueurs immunologiques du lupus érythémateux systémique grâce aux interventions du Pr Hadjout et du Pr Djidjik. La néphropathie lupiques sera illustrée par l’expérience clinique du CHU Beni Messous, présentée par le Dr Oulakrouz et le Pr Saïdani. Enfin, le Pr Gharnaout et le Pr Kadi exploreront les atteintes pulmonaires liées au lupus, avant une synthèse sur les traitements actuels et les nouveautés thérapeutiques, proposée par le Dr Lyazidi et le Pr Ayoub.
Cette initiative prend tout son sens face à la complexité du lupus, une maladie auto-immune chronique dans laquelle le système immunitaire se retourne contre l’organisme. Elle affecte en majorité les femmes jeunes et touche plusieurs organes : peau, articulations, reins, poumons voire le système nerveux. Parmi les formes les plus courantes figurent le lupus discoïde, limité à la peau, et le lupus érythémateux disséminé, plus grave et systémique. Les symptômes sont variables, allant des douleurs articulaires aux irruptions cutanées, en passant par une fatigue chronique ou des atteintes rénales, ce qui rend le diagnostic et sa prise en charge particulièrement délicats.
Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement curatif. Les patients sont souvent contraints de suivre des traitements à vie à base d’anti-inflammatoires, de stéroïdes ou d’immmuno-dépresseurs pour limiter les poussées inflammatoires. Cependant, la recherche progresse.
En 2024, une collaboration entre la Société belge UCB et l’Américain Biogen a montré des résultats encourageants avec une nouvelle molécule, le dapirolizumab pegol.
En parallèle, des recherches menées au Royaume-Uni par l’University College London ont mis en lumière un traitement novateur : la thérapie par cellules CAR-T. Initialement utilisée contre certains cancers, cette technique consiste à reprogrammer le système immunitaire du patient pour qu’il détruise les cellules défectueuses. Testée sur trois patients atteints de lupus sévère, cette approche a montré des résultats spectaculaires : les patients n’ont plus eu besoin de médicaments après la thérapie, avec une nette amélioration de leur état. Ce traitement, encore expérimental, pourrait représenter une avancée décisive dans la lutte contre les maladies auto-immunes.
Selon le Dr Eleni Tholouli, directrice de l’unité de transplantation de cellules souches adultes à l’infirmerie royale de Manchester : « C’est un moment enthousiasmant de pouvoir proposer ce traitement aux patients atteints de lupus dans le cadre de cet essai clinique. Nous espérons que cela apportera des résultats positifs et ouvrira de nouvelles options de traitement pour les patients atteints de cette maladie », a-t-elle conclu.
Hassina Amrouni

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