Un complément vitaminé ralentit la progression du glaucome : des résultats prometteurs chez l’animal

Une équipe de chercheurs du prestigieux Institut Karolinska, en Suède, a mis en lumière une avancée prometteuse dans la lutte contre le glaucome. Selon une étude parue le 7 mai dans la revue Cell Reports Medicine, l’administration d’un complément vitaminé ciblant le métabolisme rétinien a permis de ralentir significativement la progression de la maladie chez des modèles animaux.

Le glaucome, principale cause de cécité irréversible dans le monde, résulte d’une atteinte progressive du nerf optique, souvent liée à une pression intraoculaire élevée. Si les traitements actuels visent principalement à contrôler cette pression, leur efficacité demeure variable, et aucune solution curative n’a encore été trouvée.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont d’abord exploré le rôle de l’homocystéine – un acide aminé produit par le métabolisme cellulaire – souvent retrouvée à des niveaux élevés dans les yeux atteints de glaucome. Contrairement à ce que certains soupçonnaient, l’élévation de l’homocystéine ne semble pas être une cause directe du glaucome, mais plutôt une conséquence de la maladie. C’est cette hypothèse qui a conduit les scientifiques à s’intéresser de plus près au métabolisme rétinien.

Leurs analyses ont mis en évidence un dysfonctionnement du métabolisme des vitamines essentielles dans la rétine, entraînant une baisse de l’activité métabolique locale, propice à la dégénérescence du nerf optique. Forts de cette découverte, les chercheurs ont conçu un complément vitaminé spécifiquement formulé pour compenser ces déficits métaboliques.

Les résultats sont encourageants : chez les rats traités, la supplémentation a permis de ralentir la dégradation du nerf optique et de préserver les fonctions visuelles plus longtemps. Un essai clinique chez l’humain est désormais en cours pour évaluer la transposabilité de ces résultats à la pratique médicale.

« Cette approche innovante ouvre une voie entièrement nouvelle pour le traitement du glaucome, en s’attaquant non pas uniquement aux symptômes, mais aux mécanismes métaboliques sous-jacents », soulignent les auteurs.

Si ces résultats sont confirmés chez l’humain, cette stratégie nutritionnelle ciblée pourrait devenir un précieux complément aux traitements actuels, offrant un espoir tangible pour des millions de patients dans le monde.

Nouhad Ourebzani

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