Une récente étude menée dans le cadre de la cohorte EPIC-Norfolk suggère que la rapidité avec laquelle une personne traite les informations visuelles pourrait être un indicateur précoce du risque de développer une démence. Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles stratégies de dépistage et de prévention.
Les chercheurs ont suivi 8 623 participants âgés de 48 à 92 ans, tous en bonne santé au début de l’étude. Leur vitesse de traitement visuel a été évaluée à l’aide de tests simples mais précis, notamment un exercice où ils devaient appuyer sur un bouton dès qu’un triangle apparaissait parmi un champ de points en mouvement. Ce type de test permet de mesurer la rapidité avec laquelle le cerveau interprète les signaux visuels.
Après plusieurs années de suivi, 537 participants ont développé une démence. L’analyse des données a révélé un lien clair : les personnes ayant obtenu les scores les plus faibles aux tests de vitesse de traitement visuel étaient plus susceptibles de développer une démence à long terme. Les chercheurs soulignent que cette diminution des capacités de traitement visuel pourrait être un signal précoce de déclin cognitif, bien avant l’apparition des premiers symptômes cliniques.
Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses pour la prévention et le diagnostic précoce des maladies neurodégénératives. En intégrant des tests de vitesse de traitement visuel dans les bilans de santé, il serait possible d’identifier plus tôt les individus à risque et d’agir en conséquence, notamment par des interventions visant à ralentir le déclin cognitif.
Avec le vieillissement de la population et l’augmentation du nombre de cas de démence à travers le monde, ces découvertes pourraient s’avérer précieuses. Toutefois, les chercheurs appellent à des études complémentaires pour confirmer ces résultats et évaluer comment ces tests pourraient être intégrés aux pratiques médicales courantes.
Si la vitesse de traitement visuel se révèle être un marqueur fiable, elle pourrait devenir un outil essentiel dans la lutte contre la démence, offrant ainsi une chance précieuse d’anticiper et d’atténuer l’impact de cette maladie sur les patients et leur entourage.
Nouhad Ourebzani
