Les couche-tard plus à risque de dépression : une étude met en lumière un lien préoccupant

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 5 % de la population mondiale vit avec la dépression, un trouble qui affecte profondément le quotidien des personnes touchées et peut entraîner des complications graves, notamment des maladies cardiovasculaires. Une nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS One, révèle que les jeunes adultes ayant un chronotype du soir – c’est-à-dire ceux qui préfèrent se coucher tard – présentent un risque accru de dépression par rapport aux lève-tôt.

L’étude, menée par le Dr Simon Evans, neuroscientifique à l’Université de Surrey (Royaume-Uni), a analysé les habitudes de sommeil, la consommation d’alcool, la pleine conscience et les niveaux de dépression et d’anxiété de 546 étudiants âgés de 17 à 28 ans. Les résultats montrent que les couche-tard ont une qualité de sommeil inférieure, consomment davantage d’alcool et pratiquent moins d’activités favorisant la pleine conscience, autant de facteurs qui contribuent à un risque accru de dépression.

« Le sommeil et la santé mentale sont profondément liés. Un mauvais sommeil peut être à la fois un symptôme et un facteur aggravant de la dépression », explique le Dr Richard A. Bermudes, psychiatre et médecin-chef de Brainsway. Pour les jeunes adultes, dont le cerveau est encore en développement, un sommeil régulier et de qualité est essentiel à l’équilibre émotionnel et au bien-être général.

L’étude souligne que le lien entre le chronotype du soir et la dépression est largement influencé par trois facteurs : la qualité du sommeil, la consommation d’alcool et l’action consciente – un aspect de la pleine conscience qui consiste à être attentif à ses propres comportements et émotions.

« Jusqu’à 50 % des jeunes adultes sont des couche-tard. Nos recherches montrent que des stratégies favorisant une meilleure hygiène de sommeil, comme la méditation guidée et la réduction de la consommation d’alcool, pourraient avoir un impact positif sur leur santé mentale », précise le Dr Evans.

Nathan Carroll, psychiatre au Jersey Shore University Medical Center, estime que ces résultats devraient inciter à des campagnes de sensibilisation. « Nous savons que la dépression a de lourdes conséquences à long terme : baisse de performance au travail, diminution de la qualité de vie et même réduction de l’espérance de vie. Il est crucial d’intervenir tôt, en encourageant de bonnes habitudes de sommeil. »

Alors que les jeunes adultes évoluent dans une société toujours connectée, où écrans et réseaux sociaux incitent à veiller tard, cette étude rappelle l’importance de préserver un rythme biologique adapté. De futures recherches devraient explorer plus en détail l’impact du temps d’écran et des nouvelles technologies sur la santé mentale, afin d’identifier de nouvelles pistes de prévention.

Tinhinane B

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