Les composés issus du tabac favorisent la propagation de la résistance aux antibiotiques

Une étude récente publiée dans Environmental Health Perspectives révèle un lien préoccupant entre les composés dérivés des cigarettes et la propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans les poumons humains et l’environnement.

Les chercheurs ont démontré que l’exposition au condensat de fumée de cigarette double le taux de transfert de gènes de résistance entre des bactéries de type Pseudomonas dans un milieu simulant les sécrétions pulmonaires humaines. Ce phénomène est associé à une augmentation des espèces réactives de l’oxygène, un marqueur de stress bactérien face aux toxines du tabac.

L’impact ne se limite pas aux poumons : des tests sur des milieux environnementaux montrent que les cendres de cigarette favorisent également le transfert de gènes de résistance. De plus, des filtres usagés immergés dans des eaux usées ont révélé une altération significative des communautés microbiennes, avec une présence accrue de bactéries pathogènes et de gènes de résistance aux antibiotiques.

Ces résultats suggèrent que les déchets issus du tabac ne sont pas seulement une nuisance environnementale, mais qu’ils pourraient aussi jouer un rôle actif dans la dissémination de bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette étude souligne ainsi un risque sanitaire supplémentaire du tabagisme, souvent sous-estimé, qui dépasse le cadre des fumeurs pour impacter l’ensemble de la population.

Nouhad Ourebzani

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