L’ulcère gastrique et les risques de l’automédication

Eclairages du Pr Dalila Tagzout dans « Sahtek Bin Yeddik »

Dans l’émission « Sahtek Bin Yeddik », le Pr Dalila Tagzout a alerté sur les dangers de l’automédication, en mettant particulièrement en garde contre ses effets sur les ulcères gastriques. Dès le début de son intervention, elle est formelle : « en tant que médecins, nous disons non à la consommation abusive de médicaments sans consultation préalable ».
Elle insiste sur l’importance de demander l’avis d’un professionnel de santé avant de prendre un traitement, car « la consommation de médicaments sans avis médical n’est pas recommandée. Il est essentiel de consulter pour déterminer si la douleur ressentie est d’origine fonctionnelle ou si elle cache un problème de santé plus grave. » Elle donne l’exemple d’une personne pensant souffrir de simples troubles digestifs alors qu’elle pourrait présenter un ulcère, une maladie qui peut entraîner de graves complications si elle n’est pas prise en charge correctement. « Une consultation médicale et des examens approfondis, comme une endoscopie, permettent d’identifier l’origine réelle des douleurs ».
Les maladies ulcéreuses, en particulier, nécessitent une attention particulière. « Les personnes souffrant d’ulcères actifs doivent consulter un médecin pour savoir si elles peuvent jeûner sans risque. Quant à celles qui ont été soignées par le passé, elles doivent rester vigilantes. Si la bactérie Helicobacter pylori a été totalement éradiquée et que l’ulcère est bien cicatrisé, le jeûne peut être envisagé sans médicament, à condition d’adopter une alimentation saine et équilibrée. En revanche, si la bactérie est encore présente, un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peut être nécessaire, toujours sous supervision médicale », a souligné la spécialiste.
Au cours de son intervention, le Pr Tagzout a aussi fait savoir que plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition d’ulcères : le stress, l’hérédité, la présence de la bactérie Helicobacter pylori et la prise de certains médicaments, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). « Avant de prendre des anti-inflammatoires, les patients souffrant de douleurs articulaires ou musculaires doivent s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs de la bactérie et, le cas échéant, suivre un traitement pour l’éliminer ». Il en va de même pour les patients sous anticoagulants, plus exposés aux risques d’hémorragies digestives dues à des gastrites, des érosions digestives ou des ulcères.
Enfin, elle a enfin rappelé que « l’ulcère est une maladie récidivante » et que, par conséquent, « l’avis médical reste primordial ». Une mise en garde nécessaire en cette période de jeûne, où les erreurs d’automédication peuvent avoir de lourdes conséquences sur la santé.
Hassina Amrouni

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