Lutte contre la tuberculose : vers un nouveau tournant avec un vaccin en phase avancée

Alors que le 24 mars marque la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, cette maladie infectieuse continue de représenter un défi de santé publique majeur. En 2023, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a recensé 10,8 millions de cas à travers le monde, contre 10,6 millions en 2021. Cette progression s’accompagne d’un bilan alarmant : 1,25 million de décès liés à la tuberculose en 2023.

Si la tuberculose touche toutes les catégories de population, certains facteurs augmentent considérablement le risque de contracter la maladie. La dénutrition a été associée à 960 000 nouveaux cas en 2023, tandis que l’alcoolisme, le tabagisme et le diabète ont été identifiés comme des facteurs aggravants, avec respectivement 750 000, 700 000 et 380 000 cas. Par ailleurs, l’infection par le VIH demeure une des principales causes de comorbidité : les personnes vivant avec le virus ont 16 fois plus de risques de développer la tuberculose, et cette dernière reste la première cause de décès dans cette population. En 2023, 161 000 personnes sont décédées d’une tuberculose associée au VIH.

Face à cette situation, la recherche scientifique s’intensifie pour développer de nouvelles solutions de prévention. Un vaccin actuellement en phase 3 d’essai clinique pourrait constituer une avancée majeure dans la lutte contre la maladie. Testé dans plusieurs pays, il vise à prévenir la tuberculose pulmonaire chez les adolescents et les adultes, populations pour lesquelles les options de protection restent limitées. Contrairement au vaccin utilisé depuis plus d’un siècle, qui protège principalement les jeunes enfants contre les formes graves de la maladie, ce nouveau candidat pourrait offrir une alternative plus efficace pour réduire la transmission et l’incidence de la tuberculose chez les adultes.

Si les résultats des essais en cours confirment son efficacité et sa bonne tolérance, ce vaccin pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la tuberculose. Il renforcerait les stratégies de prévention et contribuerait à l’objectif global d’éradication de la maladie, en complément des traitements existants. À l’heure où la tuberculose reste l’une des principales causes de mortalité infectieuse dans le monde, cette avancée représente un espoir pour des millions de personnes.

Nouhad Ourebzani

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