Une récente étude menée par la Harvard T.H. Chan School of Public Health révèle que privilégier les protéines végétales dans l’alimentation pourrait considérablement réduire les risques de maladies cardiovasculaires et coronariennes. Publiée le 2 décembre dans The American Journal of Clinical Nutrition, cette recherche met en lumière l’importance d’un meilleur équilibre entre les protéines végétales et animales pour une santé cardiaque optimale.
Un changement alimentaire salutaire
Les chercheurs ont analysé les données de près de 203 000 hommes et femmes sur une période de 30 ans, issues des Nurses’ Health Studies I et II et de la Health Professionals’ Follow-up Study. Ces données incluaient les habitudes alimentaires, le mode de vie et les antécédents médicaux des participants, permettant ainsi d’établir un lien entre leur consommation de protéines et les maladies cardiovasculaires.
Les résultats sont frappants : un ratio protéines végétales/animales plus élevé est associé à une réduction notable des risques. Par rapport aux participants ayant un ratio faible (environ 1:4,2), ceux avec un ratio de 1:1,3 ont enregistré :
• une diminution de 19 % du risque de maladie cardiovasculaire ;
• une réduction de 27 % du risque de maladie coronarienne.
Ces bienfaits sont encore plus prononcés chez les personnes ayant un apport protéiné global élevé (21 % de leur énergie provenant des protéines), atteignant une baisse de 28 % pour les maladies cardiovasculaires et de 36 % pour les maladies coronariennes.
Pourquoi privilégier les protéines végétales ?
Les protéines végétales, souvent accompagnées de fibres, de vitamines antioxydantes, de minéraux et de graisses saines, jouent un rôle clé dans la prévention des maladies cardiovasculaires. Elles améliorent les facteurs de risque cardiométaboliques tels que la pression artérielle, les lipides sanguins et les marqueurs inflammatoires.
En revanche, les viandes rouges et transformées, principales sources de protéines animales, sont associées à une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires. Remplacer ces aliments par des légumineuses, des noix ou d’autres sources végétales peut réduire ces risques, selon les chercheurs.
Un équilibre à trouver
L’étude a également exploré l’impact de différents ratios protéines végétales/animales. Si un ratio d’au moins 1:2 suffit pour réduire les maladies cardiovasculaires, les bienfaits pour les maladies coronariennes continuent d’augmenter à mesure que la proportion de protéines végétales progresse.
Cependant, aucun effet significatif n’a été constaté sur le risque d’accident vasculaire cérébral. Les chercheurs appellent donc à des études supplémentaires pour mieux comprendre cette relation et affiner les recommandations alimentaires.
Une alimentation bénéfique pour la planète
Frank Hu, professeur de nutrition et co-auteur principal de l’étude, insiste sur les avantages d’un régime plus riche en protéines végétales. « Réduire notre consommation de viande, en particulier rouge et transformée, et privilégier les légumineuses et les noix est bénéfique pour notre santé, mais aussi pour celle de la planète », affirme-t-il.
Alors que l’Américain moyen consomme un ratio de 1:3 entre protéines végétales et animales, les chercheurs recommandent de viser un ratio d’au moins 1:2 pour protéger la santé cardiaque. Cette transition alimentaire, à la fois simple et efficace, pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre les maladies chroniques et les enjeux environnementaux.
Nouhad Ourebzani