Reflux gastro-œsophagien pendant le jeûne; Conseils et recommandations du Pr Dalila Tagzout

Pendant le mois de jeûne, de nombreuses personnes se plaignent de brûlures d’estomac, un symptôme fréquent du reflux gastro-œsophagien (RGO). Ce trouble est causé par la remontée de l’acidité gastrique vers l’œsophage, entraînant des douleurs et, dans certains cas, des complications comme des allergies ORL. Invitée de l’émission « Sahtek Bin Yeddik » proposée par Esseha, le Pr Dalila Tagzout, gastro-entérologue, nous éclaire sur les causes et les bonnes pratiques à adopter pour prévenir ces désagréments.
« Normalement, pendant le jeûne, l’estomac est protégé, car il n’est pas soumis à une pression constante favorisant la remontée des liquides. » Cependant, cette protection peut être compromise par de mauvaises habitudes alimentaires et posturales.
Par exemple, s’allonger immédiatement après un repas augmente le risque de reflux. « Il est recommandé d’attendre au moins deux heures avant de s’allonger après avoir mangé », conseille le Pr Tagzout. Certains aliments aggravent également la situation, notamment les plats gras et frits, qui favorisent l’ouverture du sphincter inférieur de l’œsophage, en particulier chez les personnes souffrant de hernie hiatale.
Pour éviter les remontées acides, il est essentiel d’adopter une alimentation plus saine : « privilégier les légumes, limiter les fritures et réduire la consommation de sucreries cuites dans l’huile, comme la zalabiya ». De plus, fractionner ses repas et éviter de manger en grande quantité d’un seul coup permet de prévenir l’indigestion.
L’hydratation est également un point clé soulevé par la spécialiste : « il faut boire suffisamment, mais en dehors des repas, car l’eau prise pendant le repas favorise le reflux ».
Le surpoids est un facteur aggravant du RGO. « Le mois de jeûne est une opportunité pour perdre du poids en limitant les apports caloriques et en adoptant une alimentation équilibrée », a-t-elle expliqué. Les fumeurs, eux, sont plus exposés au reflux et devraient redoubler de vigilance.
Pour les personnes sous traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), il est conseillé de prendre le médicament « soit au moment de la rupture du jeûne et d’attendre 20 minutes avant de manger, soit une demi-heure avant le s’hour », a conseillé le Pr Tagzout.
Enfin, pour bien tenir toute la journée, « il est préférable d’opter pour des fibres et des sucres complexes au s’hour », a conclu le Pr Tagzout. Et surtout, tout est dans la modération !
Hassina Amrouni

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