Saidal et la Renaissance du Complexe d’Antibiotiques de Médéa : Une Nouvelle Ère pour l’Industrie Pharmaceutique Algérienne

Ce lundi 3 mars 2025, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Wassim Kouidri, s’est rendu dans la wilaya de Médéa pour une visite de travail et d’inspection du plus grand complexe de production d’antibiotiques appartenant au groupe Saidal. Il a été accueilli au siège de la wilaya par M. Djilali Doumi, wali de Médéa, en présence des autorités civiles et sécuritaires.

S’il y a bien un projet qui a marqué l’histoire de l’industrie pharmaceutique du pays, c’est sans doute le complexe de production d’antibiotiques de Saidal, situé à Médéa. Autrefois un véritable fleuron, il a connu des années difficiles avant de s’engager dans un processus de renaissance. Aujourd’hui, l’unité se réinvente, et cette transformation pourrait bien marquer un tournant majeur pour l’autosuffisance du pays en matière de médicaments essentiels.

Un passé glorieux, une désillusion et un réveil tardif

Difficile de parler de Saidal sans revenir quelques décennies en arrière. Conçu dans les années 80, le complexe de Médéa devait permettre à l’Algérie de se positionner comme un acteur majeur de la production d’antibiotiques en Afrique. L’ambition était claire : limiter la dépendance aux importations et assurer un approvisionnement local fiable en médicaments vitaux.

Mais avec le temps, le projet a perdu de sa superbe. Problèmes de gestion, manque d’investissements, compétition féroce des importateurs, infrastructures vieillissantes… Peu à peu, la production a commencé à ralentir, puis à s’arrêter. Ce qui était autrefois une fierté nationale est devenu une friche industrielle presque oubliée.

Une réhabilitation ambitieuse pour un avenir plus solide

Après des années d’attente, les autorités algériennes ont finalement décidé de prendre le problème à bras-le-corps. En 2022, un plan de relance a été annoncé, avec comme objectif principal la réhabilitation complète du site. L’idée était simple mais cruciale : redonner vie à cette infrastructure stratégique pour assurer une production locale d’antibiotiques injectables, réduisant ainsi la dépendance aux importations.

Ce plan ne s’est pas limité à une simple remise à niveau des installations. Des équipes d’experts ont été mobilisées pour repenser les chaînes de production, intégrer des technologies modernes et garantir le respect des normes internationales. L’objectif était non seulement de relancer la production, mais aussi d’améliorer la qualité et l’efficacité du processus industriel.

Le plan de relance adopté, sous instruction du président Teboune, prévoit la production de matières premières pour 50 médicaments d’ici la fin de l’année. Avec une capacité de production annuelle de 750 tonnes, soit quatre fois les besoins nationaux, Saïdal compte diriger l’excédent vers l’exportation.

L’autre point fort de cette unité est sa capacité à produire d’autres matières premières, comme la matière première de la levure de boulanger, l’éthanol bio, ainsi que le sucre complexe utilisé dans la fabrication des médicaments.

Les impacts économiques et sanitaires : Un souffle nouveau pour l’Algérie

Avec cette relance, les conséquences positives ne se feront pas attendre. D’abord sur le plan économique, la reprise de la production locale permettra de réduire la facture des importations, un enjeu crucial pour un pays cherchant à diversifier son économie. Ensuite, l’industrie pharmaceutique algérienne pourrait retrouver une compétitivité accrue, en se positionnant comme un fournisseur fiable au niveau régional.

Sur le plan sanitaire, l’impact sera encore plus tangible. Une production locale d’antibiotiques signifie une disponibilité accrue des traitements pour les patients algériens, une réduction des ruptures de stock et, surtout, une meilleure accessibilité aux soins.

L’avenir de Saidal : Une vision audacieuse pour les années à venir

Si la réhabilitation du complexe de Médéa est une étape essentielle, elle ne représente qu’un premier pas. Pour assurer la pérennité de cette renaissance, il faudra maintenir le cap sur l’innovation, la formation des talents et le développement de nouveaux segments pharmaceutiques.

Saidal a une carte majeure à jouer dans l’avenir de l’industrie pharmaceutique algérienne, et le retour en force de son complexe d’antibiotiques pourrait bien être le symbole d’une industrie en pleine mutation.

L’histoire du complexe de production d’antibiotiques de Médéa est celle d’une résilience, d’un combat contre l’oubli et d’une ambition renouvelée. Un véritable pari sur l’avenir, qui, cette fois, semble bien parti pour être gagnant.

Nora S.

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