Selon une nouvelle étude: Les antibiotiques administrés avant l’âge de 2 ans, favoriseraient l’obésité infantile

Dans une nouvelle étude présentée au congrès des Pediatric Academic Societies qui s’est tenu du 24 au 28 avril 2025 à Honolulu, des chercheurs finlandais ont mis en lumière un lien préoccupant entre l’administration d’antibiotiques durant les deux premières années de vie et un risque accru de surpoids chez l’enfant.
Menée par l’université d’Oulu, cette étude repose sur les données de plus de 33000 enfants nés par voie basse, suivis jusqu’à l’âge de 12 ans. Les résultats obtenus révèlent que les traitements antibiotiques donnés entre la naissance et l’âge de deux ans sont associés à une hausse notable de l’indice de masse corporelle dès 24 mois. Le risque de surpoids augmente de 9 % et celui de développer une obésité grimpe de 20 % par rapport aux enfants non exposés. En revanche, aucune corrélation significative n’a été établie pour les antibiotiques administrés avant, pendant la grossesse ou durant la période périnatale.
Selon les chercheurs, près de 70 % des enfants du panel ont reçu au moins un traitement antibiotique avant leur deuxième anniversaire, souvent pour des infections bénignes comme celle des voies respiratoires supérieures.
Ce chiffre élevé interpelle sur la banalisation de ces prescriptions. « Les professionnels de santé doivent faire preuve de prudence lorsqu’ils prescrivent des antibiotiques aux jeunes enfants, en particulier lorsqu’ils ne sont pas indispensable », avertissent les auteurs de l’étude.
Une des explications avancées concerne le rôle du microbiote intestinal. Chez les nourrissons, cet écosystème encore immature pourrait être profondément perturbé par les antibiotiques, entraînant des effets durables sur le métabolisme et la gestion du poids corporel.
Ce travail s’inscrit dans un contexte mondial alarmant. L’OMS estimait en 2020 que 39 millions d’enfants de moins de cinq ans étaient en surpoids ou obèses. Si l’alimentation, la sédentarité et la génétique sont des facteurs bien connus, cette étude suggère qu’une surmédication précoce pourrait également contribuer à la progression du phénomène. Pour les chercheurs finlandais, il est donc crucial d’améliorer l’information des familles et de promouvoir une prescription plus raisonnée, fondée sur des critères cliniques stricts.
Hassina Amrouni

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