Tuberculose : une maladie millénaire toujours menaçante

Malgré les progrès scientifiques et médicaux, la tuberculose reste l’une des maladies infectieuses les plus mortelles au monde. Présente depuis des millénaires, elle a traversé l’histoire humaine, s’adaptant aux évolutions des sociétés et défiant les efforts de prévention et de traitement.

Les premières traces de la tuberculose remontent à 9 000 ans, comme en témoignent des restes humains exhumés dans la région de la Méditerranée orientale. Dès l’Antiquité, Hippocrate décrivait cette maladie sous le nom de « phtisie », un terme évoquant le dépérissement progressif des malades.

Au fil du temps, la tuberculose a été affublée de nombreux surnoms illustrant sa dangerosité. Appelée « peste blanche » ou « mort blanche » en raison de la pâleur extrême des patients, elle était aussi connue sous le nom de « mal du roi », une référence à la croyance médiévale selon laquelle le toucher royal pouvait guérir les lésions tuberculeuses du cou, appelées scrofule.

Loin d’épargner les jeunes, la tuberculose a également été surnommée le « voleur de jeunesse », car elle frappait particulièrement les 15-30 ans, fauchant des vies en pleine force de l’âge.

Pendant des siècles, l’origine de la tuberculose était attribuée à une faiblesse constitutionnelle ou à des comportements jugés malsains. Ce n’est qu’en 1865 que Jean Antoine Villemin, médecin militaire français, démontre expérimentalement sa transmissibilité entre animaux. Mais il faudra attendre 1882 pour que le médecin allemand Robert Koch identifie formellement le Mycobacterium tuberculosis comme l’agent responsable de la maladie. L’annonce de cette découverte, faite le 24 mars 1882, est aujourd’hui commémorée chaque année lors de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose.

Si la médecine moderne a permis de réduire considérablement la mortalité de la tuberculose grâce aux traitements, la maladie reste une menace mondiale. Lorsqu’elle n’est pas traitée, elle entraîne le décès de près d’un malade sur deux. Avec un accès aux soins, ce taux chute à 12 %, mais les inégalités persistent, notamment dans les pays où les infrastructures médicales sont limitées.

La pandémie de COVID-19 a entraîné une recrudescence des cas de tuberculose, compromettant les avancées réalisées ces dernières décennies. Aujourd’hui, les chercheurs misent sur de nouveaux vaccins pour enrayer la propagation de la maladie et atteindre l’objectif de l’OMS visant à l’éliminer d’ici 2035.

Toutefois, pour y parvenir, une mobilisation mondiale est nécessaire afin d’accélérer la recherche, garantir un accès équitable aux traitements et sensibiliser sur cette maladie qui, malgré son ancienneté, reste l’un des défis sanitaires majeurs de notre époque.

Tinhinane B

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