Début octobre, une avancée majeure a été réalisée dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a préqualifié un quatrième vaccin contre le virus du papillome humain (VPH), nommé Cecolin, pour une utilisation en dose unique. Cette décision vise à faciliter l’accès au vaccin dans les pays à revenu faible et intermédiaire, souvent victimes de pénuries d’approvisionnement. Avec cette nouvelle stratégie, l’OMS espère protéger davantage de femmes et réduire significativement les taux de cancer du col de l’utérus.
Le passage d’un schéma de vaccination en deux doses à une dose unique représente un changement de cap pour les politiques de santé publique mondiales. En 2022, l’OMS avait déjà recommandé l’option d’une dose unique pour le vaccin contre le VPH, une décision fondée sur des études démontrant l’efficacité de cette stratégie. Cette nouvelle orientation est particulièrement bénéfique pour les pays à ressources limitées, où l’accès aux vaccins reste un défi majeur. Le Cecolin vient s’ajouter aux vaccins préqualifiés par l’OMS, une étape cruciale pour assurer une meilleure disponibilité mondiale et répondre aux défis logistiques d’approvisionnement.
Chaque année, le cancer du col de l’utérus touche environ 660 000 femmes, et plus de 95 % de ces cas sont causés par le VPH. La maladie frappe plus durement les populations d’Afrique, où se trouvent 19 des 20 pays les plus affectés. La nouvelle stratégie de vaccination devrait aider à combler cette disparité et offrir aux pays les plus exposés une solution préventive plus accessible. « En ajoutant une autre option pour un calendrier de vaccination contre le VPH à dose unique, nous avons fait un pas de plus vers la relégation du cancer du col de l’utérus dans l’histoire », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Les premiers résultats de cette transition vers une dose unique sont déjà encourageants. En 2023, l’OMS estime que 6 millions de filles supplémentaires ont pu être vaccinées contre le VPH dans le monde. Ainsi, 27 % des jeunes filles âgées de 9 à 14 ans ont reçu leur première dose unique de vaccin contre le VPH cette année, contre seulement 20 % en 2022. En septembre, 57 pays avaient déjà adopté ce nouveau schéma vaccinal, contre 37 l’année précédente, marquant ainsi une accélération de l’adoption mondiale.
Dans cette même dynamique de lutte contre le VPH, l’OMS a également préqualifié un cinquième vaccin, le Walrinvax, destiné à être administré selon un schéma à deux doses. Cette préqualification, obtenue en milieu d’année, offre une alternative pour les systèmes de santé souhaitant maintenir un schéma vaccinal complet, tout en renforçant l’arsenal de vaccins disponibles pour lutter contre le VPH.
L’introduction de Cecolin en dose unique marque une étape significative vers l’élimination du cancer du col de l’utérus, surtout dans les régions les plus affectées. En facilitant l’accès au vaccin et en réduisant les obstacles financiers et logistiques, l’OMS offre une solution viable pour protéger des millions de vies. Cependant, le défi reste de taille et nécessitera un engagement soutenu des gouvernements et des institutions de santé pour assurer la disponibilité du vaccin et sensibiliser les populations à l’importance de la vaccination contre le VPH.
Amina Azoune