Alger accueille le 3e Congrès de la SARM : Science, innovation et ambition nationale

Sous le haut patronage du ministre de la Santé, la Société Algérienne de la Recherche Médicale (SARM) a organisé, le 11 et 12 avril 2025, son 3e Congrès international à l’hôtel Mercure d’Alger. Cet événement scientifique d’envergure a réuni des médecins, chercheurs et universitaires venus de tout le pays ainsi que de la diaspora algérienne, autour de thématiques médicales d’extrême importance et des dernières avancées technologiques, notamment en intelligence artificielle.

Un mot du président : l’ambition d’une recherche médicale souveraine

Dans son discours d’ouverture, le Pr Mohamed Laifa, président de la SARM, a rappelé les enjeux de ce rendez-vous scientifique. Malgré les obstacles liés à la mobilisation des financements et les séquelles de la crise sanitaire du COVID-19, l’association continue de se distinguer. En cinq ans seulement, elle a organisé six événements scientifiques dont trois congrès internationaux.

Le Pr Laifa a insisté sur la nécessité de construire des recommandations médicales algériennes, adaptées aux réalités sanitaires, épidémiologiques et sociales du pays. Il a également salué l’apport des chercheurs algériens de la diaspora, “richesse inestimable” selon ses termes, pour le développement de la recherche nationale.


Des thématiques au cœur des enjeux de santé publique

Le congrès s’est articulé autour de trois grands thèmes :

  • Les maladies cardio-métaboliques et l’introduction des nouvelles thérapies.

  • Les maladies invalidantes, avec une réflexion prospective sur leur prévalence en 2025.

  • L’intelligence artificielle, et ses implications dans la pratique médicale et la recherche clinique.

Les interventions ont donné lieu à des échanges riches, illustrant la diversité et la vitalité des recherches menées en Algérie et par des Algériens à l’étranger.


Zoom sur les interventions marquantes

Vendredi 11 avril

Dès la première séance, le Pr Nemar R. du CHU Mustapha a ouvert le bal avec une communication sur la prise en charge des fractures du fémur chez les personnes âgées. Il a été suivi du Pr Max Maurin (CHU Grenoble) qui, en visioconférence, a abordé la fièvre Q, une zoonose méconnue mais présente dans la région.

L’après-midi a été marquée par plusieurs interventions tournées vers la bioéthique, la nutrivigilance ou encore l’usage de l’intelligence artificielle dans les soins dentaires, les diagnostics point-of-care et la santé mondiale, avec notamment une intervention du Dr Ammar Bouam (IHU Marseille) et du Dr Salim Boughermouh, microbiologiste basé à New York.

Samedi 12 avril

La deuxième journée a vu une forte mobilisation autour des maladies métaboliques, notamment le diabète de type 2. Des sujets comme l’effet de la vitamine D, la psychiatrie en médecine somatique ou encore l’application de l’IA à l’endoscopie ont suscité un grand intérêt.

La dernière session a mis en avant des résultats concrets issus d’études nationales, comme celle du Pr Lotfi Boublata sur les schwannomes vestibulaires ou celle du Dr Rachid Touti sur les prescriptions inadaptées de vitamine D3, qualifiée de “super hormone souvent sous-estimée”.


Des travaux de recherche affichés prometteurs

En parallèle des communications orales, de nombreux posters scientifiques ont été exposés, portant sur des thématiques variées allant de la phytothérapie, à la microbiologie hospitalière, en passant par les technologies IA en diagnostic, les maladies professionnelles et la santé cardiovasculaire. Ces recherches, souvent innovantes et menées localement, témoignent d’un renouveau scientifique en Algérie.


L’IA, fil conducteur du congrès

Le congrès 2025 a clairement mis l’accent sur l’intégration de l’intelligence artificielle dans la médecine moderne. Que ce soit en imagerie médicale, en diagnostic non invasif, en chirurgie ou en santé publique, plusieurs présentations ont démontré que l’Algérie peut devenir un acteur crédible de cette révolution technologique, à condition d’investir dans la formation, l’équipement et la régulation.


Un bilan positif et des perspectives ambitieuses

Le congrès s’est achevé sur une cérémonie de clôture chaleureuse, autour d’un déjeuner de réseautage. L’édition 2025 aura été celle de la maturité pour la SARM, et les retombées attendues sont nombreuses : renforcement des coopérations nationales et internationales, valorisation des publications locales, et surtout, l’élaboration de lignes directrices algériennes fondées sur des données nationales.

Avec des participants venus de toutes les régions du pays, et un programme à la fois riche et prospectif, le 3e Congrès international de la SARM confirme la volonté de l’Algérie de faire de la recherche médicale une priorité stratégique.

Nora S.

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