Des chercheurs du King’s College de Londres ont conduit une étude révélatrice sur les conséquences de l’infection au Sars-CoV-2 sur le système immunitaire intestinal.
Les résultats ont été publiés dans le Frontiers in Immunology, le 17 février 2022. Parmi les symptômes d’une infection à la COVID-19 sévère une forte fièvre et des problèmes respiratoires, mais aussi, dans certains cas, des nausées, vomissements, diarrhée … qui suggèrent une atteinte du tractus gastro-intestinal. Afin de comprendre la raison de cette atteinte, les chercheurs du King’s College ont examiné des échantillons du tractus gastro-intestinal de patients décédés après avoir reçus un diagnostic de COVID-19, lors de la première vague de la pandémie. Le tissu lymphoïde dans l’intestin est le principal support du système immunitaire du tractus gastro-intestinal. Il maintient normalement des populations microbiennes saines essentielles à une bonne santé. Les chercheurs ont observé que le système sensé réguler ces populations -appelé Plaques de Peyer- était gravement perturbé lors d’une infection sévère à la COVID-19 et cela indépendamment du fait qu’il y ait ou non des preuves de présence de virus dans l’intestin : « Cette étude montre qu’en cas de COVID-19 sévère, ce composant-clé du système immunitaire est perturbé, que l’intestin lui-même soit infecté par le SRAS-CoV-2 ou non. Cela contribuerait probablement aux perturbations des populations microbiennes intestinales dans la COVID-19 signalées par d’autres », a déclaré le professeur Jo Spencer de l’Ecole d’immunologie et des sciences microbiennes.
La faible immunité locale qui résulte de la modification de la composition des Plaques de Peyer pourrait entraîner une réduction de la diversité microbienne, connue sous le nom de dysbiose. Les chercheurs ont également noté que les résultats suggèrent que la vaccination orale peut ne pas être efficace si le patient est déjà malade, car le système immunitaire intestinal est déjà compromis.
Alyssa Boutnaf
