Une étude récente publiée dans le Journal of the American Geriatrics Societymet en lumière un lien entre l’utilisation prolongée de certains anti-inflammatoires et une diminution du risque de démence, notamment la maladie d’Alzheimer. Menée sur plus de 11 700 participants et suivie sur près de 15 ans, cette recherche suggère que la régulation de l’inflammation pourrait jouer un rôle clé dans la prévention des troubles neurodégénératifs.
Les scientifiques partent du constat que l’inflammation chronique pourrait être un facteur déterminant dans le développement de la démence. Certains anti-inflammatoires, en particulier ceux influençant une protéine associée à la maladie d’Alzheimer, semblent limiter cette accumulation, réduisant ainsi les risques à long terme.
L’étude a révélé que les personnes ayant pris ces traitements sur une période prolongée avaient un risque moindre de développer une démence. À l’inverse, une consommation plus courte était associée à une légère augmentation du risque. Ces résultats suggèrent que la durée d’exposition pourrait être plus déterminante que la quantité consommée.
Les chercheurs ont également noté que ces effets protecteurs ne concernaient pas tous les individus. Chez les personnes porteuses d’un facteur génétique augmentant le risque d’Alzheimer, l’utilisation des anti-inflammatoires ne semblait pas offrir les mêmes bénéfices, ce qui souligne l’importance d’une approche individualisée.
Bien que ces résultats soient prometteurs, ils ne permettent pas encore de recommander ces traitements comme moyen de prévention systématique. Des recherches supplémentaires seront nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes impliqués et identifier les profils les plus susceptibles d’en bénéficier.
Cette étude met néanmoins en évidence l’importance de la lutte contre l’inflammation cérébrale et ouvre la voie à de nouvelles pistes pour prévenir l’apparition des maladies neurodégénératives.
Nouhad Ourebzani