Reprogrammer les cellules cancéreuses : une révolution thérapeutique en marche

Le cancer du côlon est l’un des cancers les plus fréquents dans le monde, touchant des centaines de milliers de personnes chaque année. Souvent diagnostiqué à un stade avancé, il est généralement traité par chirurgie, chimiothérapie ou radiothérapie, des approches lourdes qui peuvent entraîner des effets secondaires significatifs et ne garantissent pas toujours l’élimination complète des cellules tumorales.

Des chercheurs sud-coréens ont franchi une étape majeure dans la lutte contre le cancer en développant une technologie capable de reprogrammer les cellules cancéreuses pour leur redonner un état normal. Publiée dans la revue Advanced Science sous le titre Contrôle des trajectoires de différenciation cellulaire pour la réversion du cancer, cette découverte ouvre la voie à une approche totalement inédite du traitement des tumeurs.

Les traitements actuels du cancer reposent principalement sur la destruction des cellules malignes par la chimiothérapie, la radiothérapie ou l’immunothérapie. Bien que souvent efficaces, ces méthodes s’accompagnent d’effets secondaires lourds et n’éliminent pas toujours le risque de récidive.

Plutôt que de chercher à éradiquer les cellules tumorales, les chercheurs ont adopté une stratégie différente : les faire revenir à un état sain. Pour cela, ils ont conçu un modèle numérique sophistiqué des réseaux génétiques contrôlant la différenciation cellulaire. Grâce à cet outil, ils ont identifié des “interrupteurs moléculaires” permettant d’inverser le processus cancéreux.

Lors d’expériences menées sur des cellules de cancer du côlon, l’activation de ces interrupteurs a permis aux cellules malignes de retrouver leur état normal. Une prouesse qui suggère la possibilité de traitements capables de “désactiver” le cancer, sans endommager les cellules saines environnantes.

Si cette approche se confirme sur d’autres types de cancers, elle pourrait marquer un tournant majeur en oncologie, en proposant une alternative aux traitements conventionnels. Moins agressive, plus ciblée et potentiellement applicable à un large éventail de tumeurs, cette stratégie pourrait redéfinir l’avenir de la lutte contre le cancer.

Nouhad Ourebzani

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