La Journée mondiale du diabète, célébrée chaque 14 novembre, est l’occasion de sensibiliser aux enjeux majeurs que représente cette maladie chronique, de plus en plus répandue à l’échelle mondiale.
Touchant aujourd’hui plus de 537 millions de personnes dans le monde, cette pathologie est une cause majeure de complications graves telles que la cécité, les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux ou les amputations. Pourtant, malgré ces enjeux de santé publique, le diabète reste largement sous-diagnostiqué et souvent mal pris en charge, surtout dans les pays à faible revenu. Une information confirmée par l’OMS qui indique qu’environ 50% des cas de diabète demeurent non diagnostiqués. Parmi ces cas, 96 % concernent le diabète de type 2 (T2D), une forme de la maladie liée principalement à des facteurs de mode de vie tels que l’obésité, la sédentarité et une mauvaise alimentation.
Si l’incidence du diabète a augmenté de manière spectaculaire au cours des dernières décennies, des prévisions indiquent qu’il pourrait affecter plus de 1,3 milliard de personnes dans le monde d’ici 2050. Cette hausse est particulièrement marquée dans les pays en développement, où environ 75 % des diabétiques vivent.
En Algérie, et selon les données du ministère de la santé, le nombre de diabétiques est d’environ 15% de la population âgée de 18 ans et plus, soit près de 2,8 millions de patients. Si des mesures préventives ne sont pas prises, ce nombre pourrait atteindre 5 millions de diabétiques d’ici 2030, alerte la même source.
Les causes de cette pathologie sont multiples : obésité, sédentarité, mauvaises habitudes alimentaires, mais aussi inégalités d’accès aux soins et aux traitements. « La prévention et le contrôle du diabète sont complexes et dépendent de nombreux facteurs, dont la génétique, l’environnement social, et l’accès aux soins », explique Dr Liane Ong, chercheure à l’Institute for Health Metrics and Evaluation (Université de Washington).
A travers le thème « Diabète et bien-être », choisi pour la période 2024-2026, l’accent est mis sur la nécessité d’une prise en charge globale du diabète, qui intègre non seulement la gestion physique de la maladie, mais aussi le bien-être mental des patients.
Dans ce contexte, la Journée mondiale du diabète 2024 veut attirer l’attention sur un aspect crucial de la prise en charge du diabète : le bien-être global des patients. Les études montrent que plus d’une personne diabétique sur trois souffre de détresse liée à la gestion de sa maladie. La peur de développer des complications affecte gravement la qualité de vie de nombreux patients, et beaucoup trouvent difficile de rester positifs face aux défis quotidiens que la maladie impose.
La gestion du diabète se concentre souvent uniquement sur la régulation de la glycémie, négligeant l’impact psychologique de la maladie. « Le diabète n’est pas seulement une question de taux de sucre dans le sang, il a également un impact majeur sur la santé mentale des patients », souligne la Fédération Internationale du Diabète (FID). C’est pourquoi la Journée mondiale du diabète appelle à une approche plus humaine, qui tienne compte à la fois des besoins physiques et psychologiques des personnes atteintes.
Le diabète représente un fardeau énorme pour les systèmes de santé, en particulier dans les pays où les ressources sont limitées. L’OMS et la Fédération Internationale du Diabète insistent sur la nécessité d’élaborer des politiques nationales de prévention et de traitement du diabète qui soient compatibles avec le développement durable des systèmes de soins.
À l’occasion de cette célébration, il est essentiel que chacun prenne part à l’effort mondial pour mieux comprendre, prévenir et traiter le diabète, tout en plaçant le bien-être des patients au cœur des politiques de santé publique.
Hassina Amrouni