Une récente étude publiée dans Science Advances apporte un éclairage nouveau sur le lien entre l’évolution du cerveau humain et sa vulnérabilité au vieillissement. Les chercheurs ont comparé des centaines d’IRM cérébrales d’humains et de grands singes, incluant des chimpanzés et des gorilles, à différents stades de la vie pour mieux comprendre comment le vieillissement affecte ces espèces. Il s’avère que le cerveau humain, en particulier les régions ayant évolué rapidement comme le cortex préfrontal, est beaucoup plus sensible au déclin lié à l’âge.
Le cortex préfrontal et d’autres zones associées aux fonctions cognitives avancées, telles que la prise de décision, la mémoire et les interactions sociales, ont connu une expansion significative chez l’humain. Cette évolution rapide a permis le développement de compétences intellectuelles et sociales uniques à notre espèce. Cependant, cette complexité accrue semble avoir rendu ces zones plus vulnérables au vieillissement, avec une perte notable de matière grise et une diminution des connexions neuronales à mesure que l’âge avance.
Cette étude met en évidence un compromis biologique et évolutif majeur. Bien que le développement du cerveau humain ait permis des avancées exceptionnelles en termes d’intelligence, de créativité et de capacités sociales, il a également exposé l’espèce à des risques accrus de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Ces pathologies sont en partie dues à cette expansion rapide de régions critiques du cerveau humain, qui ne sont pas aussi bien protégées contre les effets du vieillissement.
Les chercheurs ont analysé des données provenant de scans cérébraux et ont constaté une corrélation directe entre la complexité cognitive accrue chez l’homme et la rapidité du déclin des fonctions cérébrales avec l’âge. Il apparaît que es êtres humains subissent un affaiblissement plus prononcé des capacités cérébrales dès la cinquantaine.
Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications importantes dans le domaine de la recherche sur le vieillissement et les maladies neurodégénératives. En comprenant mieux pourquoi et comment certaines régions du cerveau humain sont plus vulnérables au vieillissement, les scientifiques pourraient développer des approches plus ciblées pour prévenir ou ralentir des affections comme Alzheimer. Ce type de recherche ouvre également la voie à des questionnements sur la manière dont l’évolution du cerveau humain pourrait continuer à influencer notre susceptibilité à d’autres maladies liées au vieillissement.
Nouhad Ourebzani