Quand l’encombrement pèse sur l’esprit : ce que révèle la science du “clutter”

Une armoire qui déborde de vêtements jamais portés.
Un placard rempli d’objets oubliés.
Un dressing transformé en labyrinthe de possessions entassées…

Derrière ces scènes familières du quotidien, se cache parfois bien plus qu’un simple désordre. Elles peuvent traduire un mal-être silencieux. Les preuves scientifiques s’accumulent : l’encombrement de nos espaces de vie entretient une relation directe avec le stress chronique, l’anxiété persistante et une dégradation globale de la santé mentale et physique.

C’est ce que démontre une étude publiée dans le Journal of Environmental Psychology sous le titre évocateur “The dark side of home: Assessing possession ‘clutter’ on subjective well-being”. Les auteurs y explorent les effets du « clutter », cette surcharge matérielle de l’espace domestique, sur le bien-être subjectif. Leur constat est clair : plus un lieu est encombré, plus ses habitants déclarent ressentir insatisfaction, perte de contrôle, tension et fatigue mentale.

Cette accumulation ne se contente pas d’occuper les placards : elle occupe l’esprit. Elle trouble le sommeil, brouille la concentration et peut même conduire certains à s’isoler, par gêne ou inconfort à l’idée de recevoir chez eux.

L’étude soulève également une contradiction révélatrice : dans une société où la possession est souvent perçue comme un signe de réussite, l’abondance d’objets semble en réalité nuire à notre équilibre. Le trop-plein devient un poids — non seulement sur les étagères, mais sur les épaules.

Face à ce constat, le désencombrement n’est plus un simple choix esthétique ou une tendance minimaliste. Il devient un geste de santé mentale, une manière de reprendre la main sur son environnement et, par ricochet, sur soi-même.

Nouhad Ourebzani

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