Une nouvelle menace se profile dans le domaine des infections fongiques : le Trichophyton indotineae, une souche de teigne qui résiste aux traitements antifongiques classiques. Identifiée pour la première fois en Inde, au Bangladesh et dans d’autres régions d’Asie du Sud, cette infection difficile à traiter a désormais été détectée en Amérique latine, en Australie, en Asie et au Canada. En mars 2023, elle a fait son apparition aux États-Unis, suscitant une vive inquiétude parmi les professionnels de la santé.
Le Trichophyton indotineae provoque des éruptions cutanées étendues, rouges et extrêmement prurigineuses. Contrairement à la teigne classique, qui se traite généralement facilement avec des crèmes antifongiques en vente libre ou des médicaments prescrits par voie orale, cette souche résistante ne répond pas bien aux traitements habituels. Cette situation rappelle les défis posés par les infections bactériennes résistantes aux antibiotiques.
Les experts estiment que cette résistance pourrait être liée à une mauvaise gestion des traitements antifongiques. De nombreux patients interrompent leur traitement trop tôt ou l’utilisent de manière irrégulière, permettant au champignon de s’adapter et de devenir résistant aux médicaments. Ce phénomène, similaire à celui observé avec les infections bactériennes résistantes, rend les traitements de plus en plus inefficaces au fil du temps.
Face à cette nouvelle menace, il est crucial de renforcer les pratiques de traitement pour éviter la propagation de Trichophyton indotineae. Les professionnels de la santé doivent sensibiliser le public sur l’importance de suivre les traitements antifongiques jusqu’à leur terme et d’éviter l’usage inapproprié de médicaments. Une meilleure gestion des traitements pourrait aider à limiter l’impact de cette infection résistante, qui pourrait sinon devenir un problème de santé publique majeur.
Nouhad Ourebzani
