L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment publié un rapport détaillant une hausse notable des infections respiratoires aiguës dans plusieurs pays de l’hémisphère Nord, avec une attention particulière portée à la Chine. Cette situation, bien que conforme aux tendances saisonnières habituelles, attire l’attention sur l’importance de la vigilance sanitaire en raison de la co-circulation de plusieurs agents pathogènes respiratoires.
Une augmentation saisonnière marquée
Depuis novembre 2024, une recrudescence des infections respiratoires aiguës a été observée, englobant des cas dus à la grippe saisonnière, au virus respiratoire syncytial (VRS), au rhinovirus, et au métapneumovirus humain (hMPV). Ces infections se manifestent par des symptômes communs tels que la toux, la fièvre, l’écoulement nasal et des difficultés respiratoires.
En Chine, les données rapportées jusqu’au 29 décembre 2024 montrent une augmentation notable des consultations médicales pour infections respiratoires aiguës, particulièrement dans les provinces du nord. Ces cas concernent principalement des enfants et des personnes âgées, deux catégories particulièrement vulnérables. Toutefois, les autorités sanitaires chinoises précisent que ces chiffres restent globalement dans les limites attendues pour cette période hivernale.
Une pression accrue sur les systèmes de santé
Selon l’OMS, bien que ces tendances reflètent des schémas saisonniers, la co-circulation simultanée de plusieurs virus respiratoires pourrait aggraver la pression sur les systèmes de santé. Les hôpitaux, notamment ceux accueillant des patients pédiatriques, rapportent une augmentation des admissions, en particulier pour des complications graves telles que la bronchiolite ou la pneumonie causées par le VRS.
En outre, le métapneumovirus humain (hMPV), découvert en 2001, continue de circuler largement. Ce virus, bien que moins médiatisé que la grippe ou le VRS, touche principalement les jeunes enfants et les personnes âgées, causant des symptômes similaires qui compliquent le diagnostic différentiel entre ces pathogènes.
La position de l’OMS sur les risques
Dans son évaluation, l’OMS note que cette recrudescence ne constitue pas une épidémie exceptionnelle, mais rappelle que les infections respiratoires aiguës représentent chaque année une menace importante pour la santé publique. Les décès liés à ces infections, bien que souvent évitables, touchent principalement les groupes à risque, tels que les enfants, les femmes enceintes et les personnes atteintes de maladies chroniques.
L’organisation avertit également que, dans les régions où les services de santé sont déjà fragiles, la gestion de cette augmentation pourrait s’avérer difficile. Elle invite les pays à se préparer à une intensification des cas et à veiller à maintenir une capacité de réponse adaptée.
Les recommandations pour limiter la propagation
Pour endiguer la transmission de ces virus respiratoires et limiter leur impact, l’OMS rappelle l’importance des mesures de prévention, parmi lesquelles :
• La vaccination contre la grippe saisonnière, qui reste la méthode la plus efficace pour protéger les populations à risque ;
• L’hygiène des mains, en se lavant régulièrement à l’eau et au savon ou en utilisant des solutions hydroalcooliques ;
• L’évitement des contacts rapprochés avec les personnes malades, particulièrement en milieu familial ou scolaire ;
• La couverture de la bouche et du nez en cas de toux ou d’éternuement, pour éviter la projection des gouttelettes respiratoires ;
• L’utilisation de mouchoirs jetables pour se moucher, suivie d’un lavage immédiat des mains.
Une situation suivie de près
L’OMS souligne l’importance pour les gouvernements de maintenir une surveillance épidémiologique rigoureuse, notamment à travers les réseaux sentinelles nationaux. Ces dispositifs permettent d’identifier les tendances émergentes, d’ajuster les stratégies de vaccination et d’anticiper les pressions sur les systèmes hospitaliers.
Bien qu’aucun cas exceptionnel lié à des souches plus graves n’ait été signalé, l’organisation rappelle que les virus respiratoires saisonniers demeurent une menace sérieuse pour les populations vulnérables.
Une vigilance collective nécessaire
En conclusion, l’OMS appelle à une vigilance renforcée face à cette hausse des infections respiratoires aiguës, qui bien qu’attendue, pourrait avoir des répercussions significatives sur les systèmes de santé. À l’approche des mois les plus froids, la mobilisation des citoyens, des professionnels de santé et des décideurs politiques est essentielle pour réduire les impacts de cette situation et protéger les populations les plus exposées.
Tinhinane B
