Les chiffres sont implacables : chaque cigarette fumée vole environ 20 minutes de vie à celui qui l’allume. Une boîte entière de 20 cigarettes coûte ainsi près de sept heures de vie. Ce constat, issu d’une étude réalisée par des scientifiques de l’University College London (UCL), met en lumière l’impact précis et chiffré du tabac sur l’espérance de vie.
Une étude pour alerter
Commandée par le ministère britannique de la Santé et publiée à la veille du Nouvel An, cette étude vise à encourager les fumeurs à prendre des résolutions salutaires dès le début de l’année. Selon les chercheurs, renoncer à la cigarette à partir du 1er janvier peut offrir des bénéfices significatifs en termes de vie gagnée : éviter de fumer pendant huit jours permettrait de conserver une journée entière d’espérance de vie. En restant sans cigarette jusqu’au 5 février, un ancien fumeur pourrait vivre une semaine de plus. À la fin de l’année, ce choix prolongerait sa vie de 50 jours.
Dix années de vie en moins
« En moyenne, les fumeurs qui ne cessent pas leur consommation perdent environ une décennie de leur vie », explique le Dr Sarah Jackson, chercheuse principale au groupe de recherche sur l’alcool et le tabac de l’UCL. Cette décennie n’est pas seulement constituée d’années marquées par des maladies chroniques ou des handicaps liés à l’âge avancé. Au contraire, le tabagisme impacte surtout les années de vie en bonne santé, accélérant l’apparition des maladies graves.
« Par exemple, un fumeur de 60 ans a généralement le profil de santé d’un non-fumeur de 70 ans », ajoute la chercheuse. En d’autres termes, fumer n’affecte pas seulement la durée de vie, mais aussi sa qualité, privant les fumeurs de moments précieux et d’étapes marquantes avec leurs proches.
Une consommation modérée n’est pas sans danger
L’étude insiste également sur le fait qu’il n’existe aucun seuil de tabagisme sans danger. Même une cigarette par jour augmente considérablement le risque de maladies graves. Par exemple, le risque de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral est seulement réduit de 50 % chez les petits fumeurs comparés à ceux qui consomment un paquet entier quotidiennement.
Une escalade de risques évitable
Les travaux de l’UCL s’appuient sur les données de deux grandes études longitudinales : la British Doctors Study, débutée en 1951 pour examiner les effets à long terme du tabac, et la Million Women Study, qui suit la santé des femmes depuis 1996. Ces recherches confirment que l’arrêt complet du tabac est le seul moyen efficace de réduire les risques pour la santé et de prolonger l’espérance de vie.
Le Dr Jackson résume ainsi l’importance de ce choix : « Il est bénéfique d’arrêter de fumer à tout âge, mais plus tôt les fumeurs s’éloigneront de cette escalade de mort, plus ils auront de chances de vivre longtemps et en meilleure santé. »
Le tabagisme : une épidémie mondiale évitable
Le tabac reste l’une des causes de décès évitables les plus courantes dans le monde. Selon l’OMS, près des deux tiers des consommateurs réguliers de tabac succomberont à des maladies liées au tabagisme, qu’il s’agisse de cancers, de maladies cardiovasculaires ou de pathologies respiratoires chroniques.
Cette étude britannique ne fait que renforcer l’urgence d’une prise de conscience globale. Alors que le Nouvel An offre une opportunité idéale pour prendre des résolutions, arrêter de fumer pourrait bien être l’une des décisions les plus précieuses, non seulement pour vivre plus longtemps, mais aussi pour vivre mieux.
Tinhinane B