Nous l’avons déjà écrit ici, l’attitude du praticien vis-à-vis du patient revêt beaucoup d’importance. La bienveillance et la compassion peuvent être une partie de la thérapie chez le malade alors que celui-ci est affecté moralement par sa maladie. Nous assistons malheureusement à des comportements où la nervosité et le dédain l’emportent face à la souffrance et au désarroi. Mais il existe des exceptions qu’il faut absolument mettre en évidence par souci d’impartialité. Quoi de plus réconfortant que d’être écouté par le médecin qui prend en compte la nécessité de dialoguer avec le patient ? Rongée par l’inquiétude et ne comprenant pas son mal, Meriem, une quinquagénaire dont le quotidien est marqué par le stress, n’est pas près d’oublier l’humanisme de ce médecin de garde officiant dans une polyclinique. « En début de soirée, j’avais peur de refaire une crise –que je pensais en lien avec mon cœur- alors que les symptômes s’annonçaient. Je me suis donc dirigée vers l’EPSP (établissement de proximité de santé publique) de mon quartier où cette femme médecin a été attentive à ma souffrance et a tenu à comprendre ce qui n’allait pas avant d’affirmer que je suis en train de céder à l’angoisse ». La condescendance de ce médecin a surpris Meriem alors qu’un tel comportement doit être la règle. « Elle n’a pas été avare en conseils » conclut-elle.
Nadia Rechoud