Dans une émission réalisée par Esseha, en partenariat avec Biogenal, le professeur Samya Taright, cheffe de service des maladies respiratoires au CHU Mustapha d’Alger, dresse un état des lieux préoccupant des affections pulmonaires en Algérie. Elle souligne l’augmentation des cas de pathologies respiratoires, pointe les défis liés à leur prise en charge et appelle à une réponse sanitaire renforcée.
Selon le Pr. Taright, l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les infections pulmonaires représentent une part croissante des consultations en pneumologie. « L’Algérie connaît une recrudescence des maladies respiratoires en raison de plusieurs facteurs aggravants, dont la pollution atmosphérique, le tabagisme et la prévalence des infections virales », explique-t-elle.
Parmi ces facteurs, le tabac demeure l’un des principaux responsables de l’aggravation des maladies pulmonaires. « Le tabagisme actif et passif constitue un danger majeur. Il est impératif d’intensifier les campagnes de sensibilisation et d’adopter des mesures plus strictes pour réduire sa consommation », insiste-t-elle.
L’un des défis majeurs réside dans le retard du diagnostic. « Beaucoup de patients consultent tardivement, ce qui complique la prise en charge et aggrave l’évolution de la maladie », souligne le Pr. Taright. Elle rappelle que des symptômes comme la toux persistante, l’essoufflement ou des infections pulmonaires répétées doivent alerter et mener à une consultation rapide.
Concernant la BPCO, maladie souvent sous-estimée, elle insiste sur la nécessité de mieux former les médecins généralistes au dépistage précoce. « Un diagnostic tardif réduit considérablement les chances de stabilisation de la maladie », avertit-elle.
Malgré les avancées réalisées, l’accès aux traitements innovants et aux structures spécialisées reste inégal à travers le pays. « Il est indispensable de renforcer les infrastructures pneumologiques et de garantir un accès équitable aux soins, notamment pour les populations éloignées des grands centres hospitaliers », plaide le Pr. Taright.
Elle souligne également l’importance d’une coordination plus efficace entre les professionnels de santé, les autorités sanitaires et les associations de patients pour améliorer la prévention et la gestion des maladies respiratoires en Algérie. « La lutte contre ces pathologies nécessite une approche globale, alliant sensibilisation, prévention et amélioration de l’accès aux soins », conclut-elle.
Tinhinane B
