Le talc serait-il cancérogène ? En tout cas, il est depuis le 5 juillet 2024 pointé du doigt par l’OMS qui se réfère aux résultats de l’étude réalisée par les experts du Centre international de recherche sur le cancer et publiés dans la revue The Lancet Oncology qui considèrent ce minéral comme « probablement cancérogène ».
Utilisé depuis très longtemps dans la cosmétique, la fabrication du papier, la peinture ou même les pièces en plastique de voitures, le talc fait partie du quotidien le plus basique de l’homme.
Toutefois, ce minéral se trouve incriminé par les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer, dépendant de l’organisme de santé onusien, qui mettent en avant des « preuves limitées de cancer de l’ovaire et suffisantes chez les animaux de laboratoire », liées justement à l’utilisation du talc. Selon les résultats de l’étude, sur une échelle de 1 à 3, le risque lié au talc est classé 2A, c’est-à-dire « probablement cancérogène ».
Les scientifiques estiment que « l’exposition se produit surtout en milieu professionnel lors de l’extraction, du broyage ou du traitement du talc, ou lors de la fabrication de produits en contenant. En population générale, elle se fait notamment par l’utilisation de cosmétiques et poudres corporelles ».
Il faut noter qu’aux Etats-Unis, le talc a été retiré du marché en 2020 en raison de milliers de plaintes portées par des femmes contre le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson. Les 250 000 femmes ayant eu recours à la justice avaient accusé, en effet, le talc d’être à l’origine de cancers de l’ovaire. Même si aucun lien statistique n’a été trouvé entre l’usage de talc sur les parties génitales et le risque de cancer des ovaires, un accord a néanmoins, été conclu par Johnson & Johnson et la justice de 42 États américains et 9 milliards de dollars ont été déboursés pour mettre fin aux poursuites.
Il faut savoir enfin que l’OMS considère également comme « cancérogène » pour l’homme l’acrylonitrile, un composé organique volatile notamment utilisé dans la production de polymères. Selon les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer, ils détiennent par les recherches « des « preuves suffisantes de cancer du poumon » et « limitées » de cancer de la vessie chez l’homme ».
Hassina Amrouni