Dans le cadre du programme national de lutte contre les maladies transmissibles par les animaux, la commune de Menaa, située dans la wilaya de M’sila, a donné ce jour le coup d’envoi de la campagne de lutte contre les insectes vecteurs de la leishmaniose, une maladie parasitaire dangereuse qui continue de menacer la santé publique dans plusieurs régions du pays.
Une campagne de terrain sous la supervision des autorités locales
Cette campagne de démoustication, placée sous le patronage de Monsieur le Président de l’Assemblée Populaire Communale de Menaa et la supervision directe de Monsieur Chriet Mohamed, délégué communal chargé de la santé et de l’hygiène, marque le début d’une série d’actions concertées visant à réduire la prolifération des phlébotomes, petits insectes responsables de la transmission de la leishmaniose.
Deux phases prévues en 2025
La première phase de cette opération s’étale du 15 avril au 15 mai 2025, période favorable au développement des insectes. Une seconde phase est déjà planifiée entre le 15 septembre et le 15 octobre 2025, en prenant en compte les aléas climatiques comme les précipitations ou les vents violents, qui pourraient affecter l’efficacité des traitements.
Les habitants de la commune sont invités à faciliter le travail des équipes spécialisées et à ouvrir leurs domiciles pour la pulvérisation des insecticides, opération qui se déroule gratuitement. Cette démarche vise à interrompre le cycle de transmission du parasite à l’homme, en éliminant les insectes porteurs à la source.
La leishmaniose : une menace silencieuse mais réelle
Qu’est-ce que la leishmaniose ?
La leishmaniose est une maladie parasitaire causée par des protozoaires du genre Leishmania. Elle est transmise par la piqûre de phlébotomes, petits insectes semblables à des moustiques. En Algérie, la forme la plus courante est la leishmaniose cutanée, également appelée « bouton d’Orient », qui provoque des lésions ulcéreuses sur la peau pouvant laisser des cicatrices permanentes.
Il existe également des formes plus graves, comme la leishmaniose viscérale, qui touche les organes internes (foie, rate, moelle osseuse) et peut être mortelle sans traitement.
Une maladie endémique en Algérie
La leishmaniose est endémique dans plusieurs régions algériennes, notamment les wilayas du Centre-Est (Batna, Biskra, M’sila, El Oued, Khenchela), ainsi que certaines zones du Sud. Les facteurs favorisant sa propagation incluent :
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Le réchauffement climatique,
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Le développement urbain non maîtrisé,
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La présence de chiens errants (réservoirs potentiels du parasite),
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L’accumulation des déchets organiques.
Les efforts de l’État algérien contre la leishmaniose
Une stratégie nationale multisectorielle
Face à la recrudescence des cas, les autorités algériennes ont mis en place une stratégie nationale de lutte intégrée contre la leishmaniose, articulée autour de plusieurs axes :
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La démoustication ciblée, avec des campagnes de pulvérisation dans les zones à risque,
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La surveillance épidémiologique, avec déclaration obligatoire des cas,
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La sensibilisation de la population, notamment via les médias locaux et les écoles,
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La prise en charge médicale gratuite dans les établissements publics de santé.
Le ministère de la Santé travaille en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, les collectivités locales, pour renforcer les capacités logistiques et techniques des wilayas les plus touchées.
Résultats et défis persistants
Grâce à ces efforts, certaines zones ont connu une réduction notable des cas, notamment après des campagnes de pulvérisation bien planifiées. Cependant, la lutte reste complexe, car elle implique des facteurs écologiques, sociaux et sanitaires interconnectés.
L’absence de vaccin humain et le manque de traitement rapide dans certaines régions éloignées restent des défis. De plus, la résistance aux insecticides pourrait poser un nouveau problème dans les années à venir.
Recommandations aux citoyens
En parallèle des opérations officielles, les citoyens peuvent adopter certains gestes simples pour réduire le risque de piqûre :
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Garder les abords des maisons propres et débarrassés des déchets,
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Installer des moustiquaires aux fenêtres et autour des lits,
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Éviter de sortir à la tombée de la nuit, moment où les phlébotomes sont les plus actifs,
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Protéger les chiens domestiques, qui peuvent être des réservoirs du parasite.
Conclusion
La campagne de Menaa s’inscrit dans une dynamique nationale de prévention proactive contre une maladie trop souvent négligée. La réussite de cette campagne dépend non seulement de l’efficacité des moyens techniques déployés, mais aussi de l’implication des citoyens, véritables acteurs de leur propre santé. La leishmaniose est évitable et contrôlable : il suffit d’un effort commun, soutenu, et bien coordonné.
Nora S.
